Alan a écrit :Cette prescription a été définie afin de calquer les conditions de développement "in natura", est-ce que je me trompe ?
J'imagine que c'est pour cette raison, oui. Mais je suis personnellement aussi partisan du "puisqu'elle est captive, autant augmenter ses chances", quitte à perdre en "naturel".
Quels sont les risques encourus si l'on apporte un surplus de nourriture dans le but de booster les réserves d'une
gyne (en admettant que l'on ne le fait qu'à une seule reprise juste après la capture) ?
Stress, absence de ponte ? Si ce n'est fait qu'une seule fois, au pire ça retarde de quelques jours...
Cela ne peut-il être un avantage, un coup de pouce ?
Dans certains cas, c'est évident (pas de
physogastrie,
fondation semi-claustrale, dépendante), mais dans la majorité des cas, je n'en suis pas persuadé. Mais comme le stress occasionné par le nourrissage est probablement faible comparé au stress de la capture, dans le schéma que tu décris (un nourrissage uniquement au moment de la capture) je ne vois aucun inconvénient : au pire ça ne sert à rien.
Certains d'entre-vous ont-ils déjà tenté l'expérience et peuvent-ils nous faire un retour (positif ou négatif) à ce sujet ?
Je l'ai fait sur toutes mes Lasius cette année. Les raisons :
- j'étais en vacances (road trip) lorsque je les ai trouvées, donc je les ai baladées pendant 3 semaines : pas l'idéal comme condition de fondation, donc quitte à les stresser, autant les nourrir ;
- il y avait une Dendrolasius dans le lot, et sans esclave pour la nourrir, le rôle de corvéable me revenait de fait.
J'ai ensuite trouvé une
Myrmica : là pas le choix, je la nourris.
Depuis fin août, j'ai continué sur ma lancée, et j'ai continué à toutes les nourrir en tube à raison d'une fois par semaine ou toutes les deux semaines.
À ce jour, zéro dégât : elles ont toutes pondu, mais n'ont pas toutes fondé, notamment la
Myrmica qui a pondu très tard, et potentiellement non fécondée (alate) : on verra à l'évolution du
couvain.
Mais je précise :
ce sont des espèces faciles (en tout cas pour les
Lasius sp. noir ou
Lasius emarginatus concernées) : je ne le ferais sans doute pas avec des espèces plus timides comme des
Camponotus,
Solenopsis, etc. : je m'en tiendrais à une nourrissage au moment de la capture et basta.
Pour préciser les conditions du nourrissage, photo :
C'est donc très peu intrusif : une fois le coton-tige imbibé, il peut rester dans le tube, ce qui permet de ne pas déranger la gyne à nouveau. Ce système permet de nourrir la gyne une fois pour toute au moment de la capture et de ne plus la déranger pendant deux mois, ou de ré-imbiber le coton comme je le fais avec les
Lasius ou les dépendantes/semi-
claustrales sans trop de dérangement.