Je vais vous présenter mon élevage nourricier de Therea olegrandjeani, une blatte peu commune pour ce type d’élevage.
Mes colonies se sont toutes mises d’accord : entre grillons, vers de farine et blattes, y a pas photo, c’est la blatte qui l’emporte. Les grillons et vers de farine congelés noircissent très vite et sont mis aux ordures sans être vraiment consommés. Les blattes sont complétement vidées, et peu importe le temps que cela prend, elles se conservent très bien.
Depuis mon déménagement, je n’ai pas trouvé à proximité de chez moi de jardineries/animaleries qui vendent des blattes juvéniles type Blatta lateralis, et mes colonies sont très satisfaites de leurs rations d’œufs durs et de steak haché. Néanmoins j’ai tout de même souhaité leur apporter de façon régulière un apport en protéines plus proche de ce qu’elles pourraient trouver dans la nature, soit, des insectes.
Comme les blattes se conservent bien mieux, j’ai décidé vers le mois de Février 2017 de me lancer dans un élevage de ce type. Même si cet insecte ne me répugne pas plus que ça (tant que je ne me réveille pas avec une dizaine de ces bestioles sur la tronche ), j’ai préféré écarter les blattes trop grosses, ou au développement trop rapide (Blatptica dubia, Blatta lateralis…). Après quelques recherches, je suis tombé sur les Therea, blattes indiennes mesurant à l’âge adulte quelque chose comme 20mm, vivant principalement enfouies dans du substrat forestier assez humide(tourbe, sphaignes…), ne se développant pas très rapidement et surtout très jolies esthétiquement (adultes).
A ma connaissance, il en existe deux espèces, la Therea bernhardti appelée « blatte domino », et la Therea olegrandjeani, la « blatte point d’interrogation ». Juste question de goût, mon choix s’est porté sur la seconde espèce. On peut en trouver chez différents vendeurs spécialistes des arthropodes (blattes, phasmes, mantes…) sur internet, pour une vingtaine d’euros les 20 blattes juvéniles.
Elles ont un temps de développement assez long : 9 mois de maturation des oothèques, 6 mois pour arriver à la maturité sexuelle. L’éleveur m’a indiqué que pour avoir un élevage assez conséquent, il faut environ 2 ans. Ça en fait donc un élevage certes long, mais qui n’aura pas tendance à « grouiller » et qui reste assez esthétique.
Les juvéniles ont une couleur qui varie du brun au noir, avec des reflets métallisés et ressemblent de loin à des cloportes. Les adultes (mâles comme femelles) sont noirs, avec des taches blanches en forme de point d’interrogation, d’où leur surnom. La différenciation mâle/femelle est assez difficile à faire. Il me semble que l’on peut voir une légère différence sur la forme globale de l’insecte : l’un des deux sexes aurait a priori une forme plus ronde que l’autre. Et apparemment, seuls les mâles ont la capacité de grimper sur les surfaces lisses verticales.
Je les avais placées dans un terrarium 30x30x30cm, remplis d’un mélange de tourbe blonde et de substrat pour terrarium, avec un fond de vermiculite pour garder l’humidité. La qualité de la tourbe n’étant pas très bonne, des moisissures et des acariens des racines sont apparus. J’ai donc récupéré tant bien que mal mes 19 blattes (la 20ème ayant servie de test de toxicité/intérêt sur l’une de mes colonies de Camponotus vagus, d’ailleurs très concluant ), m’assurant qu’aucun des parasites à 8 pattes n’avait suivi.
J’ai changé de marque de tourbe blonde (l’autre ne se vendant d’ailleurs plus), acheté en plus des écorces de pin pour terrarium et de la sphaigne du Chili, fortement conseillée pour cet élevage. Tout le monde a été replacé dans un terrarium tout propre.
Je les nourri avec de la beetle jelly, des bananes et des carottes. J’humidifie de façon régulière la sphaigne, qui conserve l’eau assez longtemps. Les juvéniles semblent grandir peu à peu. J’ai hâte d’avoir mes premiers sexués .
En bonus un petit film de piètre qualité réalisé avec mon téléphone et un objectif macro sur les acariens qui avaient envahis le terrarium :
A bientôt (dès que j'ai des adultes, donc on verra le temps que ça prendra ) !