Géographie:
Messor barbarus est la moissonneuse par excellence (d'où son nom latin) que l'on retrouve principalement chez les myrmécophiles amateurs, en raison de sa grande taille et de ses grands major (taille équivalente à celle de la gyne) à tête colorée.
Bien que présentes principalement sur le pourtour méditerranéen, certaines espèces du genre se trouvent à des latitudes plus nordiques (Centre de la France, Allemagne).
Caractéristiques:
Cette fourmi d'un noir luisant et à la pilosité plus ou moins développée (barbarus est plutôt glabre alors que structor est très velue surtout sur la tête) possède un long pétiole. C'est une espèce monogyne . Le genre Messor présente plus ou moins les mêmes caractéristiques, quelque soit l'espèce, avec une seule gyne par colonie sauf en ce qui concerne Messor structor.
Les ouvrières comportent trois castes (dont la taille varie de façon aléatoire) minor, media et major. Les major, sont aussi improprement appelés "soldats" car, par le biais de leur puissantes mandibules, il peuvent avoir un effet dissuasif ou meurtrier sur tout ennemi éventuel, mais leur rôle consiste aussi, et peut-être avant tout, à casser les coques des graines dont les Messor se nourrissent.
Si chez la plupart des fourmis la gyne se contente rapidement de ne faire que pondre dès que le nombre d'ouvrières est suffisant (une dizaine d'individus parfois), chez les reines Messor l'activité est continue et importante. D'où leur intérêt à l'observation: il est à gager que l'absence de trophalaxie chez les Messor pousse la gyne à fabriquer elle aussi le pain nourricier.
Pour ce qui est des températures, un peu de chaleur lors de la fondation peut stimuler la gyne (25° C) mais il est inutile de chauffer le nid ensuite et elles vivent très bien entre 20° et 22° C. A l'état sauvage, bien que plutôt méditerranéenne, Messor cherchera de la fraicheur et de l'humidité très profondément dans le sol. En milieu très aride le nid peut atteindre jusqu'à 5 m de profondeur.
Le succès des Messor en élevage tient à des conditions de maintien assez simple (c'est un genre robuste): une humidité faible et un régime alimentaire peu exigent constitué de graines (les mélanges pour canaris ou perruche que l'on trouve dans le commerce conviennent parfaitement mais ne sont pas forcément les plus faciles à utiliser).
La timidité est aussi une de leur caractéristique: les gynes sont très sensibles au moindre changement brutal (vibrations, amplitude thermique, lumière vive). Le stress peut provoquer une absence de ponte chez la gyne en cours de fondation, voir à terme sa mort. Les grandes colonies sont moins sensibles à ce genre de stress.
Point d'alpinistes, elles sont d'assez mauvaises grimpeuses (les vitres d'une ADC peuvent être un obstacle insurmontable si elles sont propres), mais leurs fortes mandibules peuvent creuser des matériaux comme le béton cellulaire, et a fortiori le plâtre des nids artificiels. Il convient donc d'être prudent sur le logis qu'on leur fournit, surtout quand la colonie devient imposante en nombre et cherche à accroitre la taille de son nid.
Comme tous les membres des Myrmicinae, la nymphose (transformation de la larve en nymphe) des Messor se fait sans cocon.
Nourriture:
Les Messor entretiennent des stocks de graines (dont parfois elles enlèvent le germe) dans leur nid (de véritables greniers), ce qui peut attirer des acariens auxquelles elles sont sensibles en captivité et peuvent également provoquer des désagréments; les graines des mélanges exotiques pour oiseaux germent avec l'humidité du nid. Pour éviter les levées de graines, il peut être utile de donner des graines indigènes à nos contrées (leur dormance est bonne et leur levée nécessite une longue exposition au froid): pissenlit ou violette par exemple, dont d'ailleurs elles raffolent. La liste pourrait être longue...
Elles apprécient un insecte de temps à autre mais la base de leur alimentation demeure les graines avec lesquelles elles fabriquent du "pain". En effet, sous l'effet de leur mastication et de leur salive, l'amidon des graines se transforme en sucre (sucre lent) dont elles se nourrissent à stricto senso. Si un abreuvoir d'eau peut être mis à leur disposition (attention aux noyades - la présence d'un coton ou de sable stérilisé préalablement peut éviter ce genre d'inconvénient), les liquides sucrés sont assimilables sans être leur source de nourriture de prédilection (absence de trophallaxie).
Essaimage: septembre/octobre.
Pour conclure, quelques noms d'espèces du genre Messor présents en France, hormis barbarus:
Messor bouvieri, Messor structor, Messor minor, Messor capitatus, Messor wasmani (en Corse seulement).
Introduction :
Cette espèce est une espèce monogyne (une seule reine par colonie).
Les Messor minor sont présentes en France très localement, surtout en Corse (même s'il existe une souche dans les Alpes de Haute Provence très rare) mais ces fourmis sont originaires des Îles Canaries, où elles sont protégées et défendues d'export.
De taille moyenne pour une Messor, 3-9 mm pour les ouvrières, 8-11 mm pour la gyne, taille intermédiaire pour les mâles, elle est de taille assez petite par rapport à la moyenne des fourmis.
Les major ont un rôle dans le cycle de nourriture par rapport aux graines, et non par rapport à la défense du nid comme on le croit souvent. Les ouvrières les plus belliqueuses et les plus efficaces sont les submedia.
C'est une espèce bicolore : la tête et le thorax rouge, le pétiole et le gastre noir.
Si les conditions optimales sont trouvées, il y a un développement très rapide pour une Messor (700 ouvrières en 1 an pour un éleveur du forum). Des conditions moins favorables rapprocheront l'expansion de cette espèce de celle des autres Messor.
Essaimage:
Essaimage en octobre/novembre.
Fondation :
Messor minor est dite à fondation indépendante, la reine élève seule sa première génération d'ouvrières.
La reine fonde seule et sans aide de manière claustrale : elle n'a pas besoin de nourriture et doit rester dans un tube à essai fermé.
Comme pour toutes les Messor, 2 cas de figure, soit la gyne attend la diapause pour pondre (auquel cas 2 semaines après la capture il faudra la mettre en dormance) soit elle pond rapidement. Dans ce dernier cas vous pouvez sauter la première diapause, mais il faudra impérativement compenser par une l'année suivante.
Nourriture :
Les Messor minor sont principalement granivores (elles mangent des graines) et ne peuvent se nourrir que de ceci.
Elles apprécieront particulièrement certains compléments alimentaires comme de la viande (rouge ou blanche, insectes) et des laitages, de préférence en petits volumes (pour éviter les noyades) et de façon ponctuelle et non régulière, contrairement aux graines.
Le nid :
Le nid doit être blindé, car les Messor minor creusent les matériaux friables (ex: Le BC, le plâtre....) assez facilement. Un nid plexi convient parfaitement.
La profondeur des salles doit être comprise entre 6 et 10mm, ce qui est impératif pour que les ouvrières puissent passer une phase de salivation normale, indispensable à la création du pain de fourmis.
Température et hygrométrie de maintenance :
La température doit être comprise entre 25°C et 31°C, l'humidité de leur environnement entre environ 20 et 40% du nid. Les Messor minor ne peuvent pas se passer d'hygrométrie sans mourir.
Diapause :
Messor minor a besoin d'une diapause courte et douce, comme dans tous les milieux où elle vit.
Si on veut faire hiverner cette espèce, les températures de maintenance doivent être comprise entre 14°C et 18°C pendant 1 à 2 mois, de préférence de début décembre à début février.
Il semble qu'elle peut se passer de cette pause en captivité sur le court terme, personne n'a encore jamais étudié les effets d'un sautage d'hiver sur le long terme.
Comportements :
Les Messor minor ont un comportement maladroit et ont des difficultés à escalader des surfaces planes. Malgré cela, elles peuvent faire preuve de vitesse lorsqu'elles sont menacées ou dans un environnement inhospitalier.
Leur comportement est semblable à celui des autres Messor, si ce n'est que comme Messor arenarius elle produit un stridulement (semblable à celui d'un peigne si on le gratte, désolé pour la comparaison mais ça ne ressemble à rien d'autre ) lorsqu'elle est particulièrement en danger.
La nymphose se fait hors cocon, comme pour toutes les fourmis de la sous famille des Myrmicinées.
Espèce peu agressive sinon pacifique.
Cette fiche se conclut par le descriptif de la réaction chimique durant la préparation des graines. En effet, ce n'est pas la graine que mangent les fourmis mais le produit de sa dégradation lors de l'apport de salive, c'est à dire du sucre à l'état pur. Pour ceux qui veulent s'en inspirer pour les TPE :
La réaction de transformation des contenus de la graine en amidon s’appelle hydrolyse de l’amidon. L’amidon, polymère du glucose, doit être « découpé » par des enzymes pour donner plusieurs molécules simples de glucose. Ainsi, l’amylase (enzyme provenant des glandes pré-pharyngiennes, composée de formes dites Alpha ou Bêta) réagit avec l’amidon (C6H10O5)1050 pour donner du maltose (2 molécules de glucose unies par une liaison glycosidique formée de 2 groupes hydroxyles –OH par suppression de la molécule d’H2O [entre 2 monosaccharides, le maltose est donc un disaccharide], de formule C12H22O11) qui est lui même hydrolysé par la maltase (C12H22O11) afin de donner du glucose simple : C6H12O6.
Ce qui donne cette équation finale : (C6H10O5)1050 +H2O => (C6H12O6)(1050).