[FICHE] Messor barbarus

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Will
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[FICHE] Messor barbarus

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Messor barbarus
(Linnæus, 1767)

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Difficulté : moyenne.



Famille : Formicidae
Sous-famille : Myrmicinae
Tribu : Pheidolini
Genre : Messor (du latin messis qui veut dire "moisson")
Espèce : barbarus (du latin, signifie "barbare / aux mœurs rudes")
Taille de la reine : 12 - 13 mm
Taille du mâle : 8 - 9 mm
Taille des ouvrières : 4 - 12 mm

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Répartition géographique : Bassin méditéranéen
Période d'essaimage : De septembre à novembre
Type de nid in natura : Espèce terricole, les nids sont profonds et creusés en pleine terre, parfois à l’abri d'une pierre
Régime alimentaire in natura : Principalement granivore
Taille d'une colonie adulte : Environ 20 000 ouvrières.
Espèce monogyne, faiblement polygyne dans de rares cas
Un fort polymorphisme continu de la caste ouvrière est présent

ELEVAGE

Indépendante et claustrale. Après l'essaimage ayant lieu en automne, la reine survit à l'hiver grâce a ses réserves et élèves sa première génération d'ouvrières au printemps. Placer la reine fécondée dans un tube à essai muni d'une réserve d'eau. Pour respecter les conditions de vie in natura, une mise en diapause devra être effectuée avant d'observer la ponte. Cependant, certaines expériences montre que la reine peut se passer de diapause avant de pondre si celle-ci est fortement chauffée directement après capture. Cette pratique semble cependant avoir un impact globalement négatif sur la santé de la fondation.

Le nid


Le nid devra être blindé car l'espèce est capable de creuser le béton cellulaire. Cependant, à l'instar de beaucoup d'autres espèces foreuses, elles ne le feront principalement que si un manque de place se fait sentir. Un nid en plâtre ou beton cellulaire blindé au mortier est souvent utilisé en pratique, mais l'espèce tolère aussi les nids en plexiglas. Le nid devra être moyennement humidifié, entre 25 et 50 % de la surface du nid humide sera optimale. . Le genre Messor ne pratiquant pas la trophallaxie, celles-ci sont particulièrement vulnérables à un asséchement du nid qui s’avérera vite fatal. L'espèce nécessite néanmoins des pièces sèches pour entreposer les graines sans que celles-ci ne soit dégradées par des moisissures. La conception du nid et l'équilibre de son humidification sont des aspects à bien prendre en compte si l'on veut procurer a cette espèce un habitat idéal.

L'espèce créant de grandes colonies, une aire de chasse conséquente devra être prévue pour une colonie adulte. Ce ne sont cependant pas de bonnes grimpeuses et les ouvrières ne sont pas connues pour être spécialement propice à l'évasion.



Comme toutes les espèces de Messor, elle est exogène - hétérodynamique : le besoin de diapause est donc un sujet qui fait souvent débat autour des espèces du genre. Celle-ci est induite par une baisse des températures extérieures, bien présente dans leur habitat naturel. Un éleveur consciencieux prendra donc à cœur de reproduire cette dynamique en proposant à la colonie une température comprise entre 8 et 15°C durant environ 3 mois, classiquement de novembre février. Cependant, des cas de colonies apparemment en bonne santé maintenues en captivité sans hivernage existent.

Nourriture


Messor barbarus à une alimentation à dominance granivore. Les ouvrières forment de longues files de récoltes de graminées en touts genres, qu'elles stockent dans des greniers souterrains faisant partie intégrante de leur nid. Les amylases salivaires puissantes de ces fourmis dégradent l'amidon contenu dans les graines en sucres simples qui sont ensuite assimilés. La trophallaxie n’étant pas présente chez le genre, la formation de ce "pain" à partir des graines représente une forme de digestion externe faisant intimement partie de leur organisation sociale. Un insecte mort, ainsi que des fruits bien mûrs, seront aussi appréciés et complèteront le régime alimentaire en captivité.

A noter que si l'espèce ne pratique pas la trophallaxie, et n'a pas de pièces buccales bien adaptées à la consommation de liquides, elles ne rechignent pas à se nourrir occasionnellement de divers substances sucrées, de jaunes d’œufs... Un abreuvoir dans l'aire de chasse sera également apprécié.

Conditions de maintien


L'espèce apprécie une température de maintient aux alentours de 25°C. Une température comprise entre 25 et 30°C sera l'idéal. Elle tolère cependant bien des températures légèrement plus fraiches (entre 20 et 25°C), et il n'est donc pas strictement nécessaire de les chauffer pour peu que la pièce de maintient oscille dans cette gamme de température.

La température influencera le temps de développement du couvain. D’environ un mois pour une ouvrière minor à la température idéale, pourra aller jusqu’à deux mois pour les plus gros major. La nymphose est nue. L'humidité devra être moyenne, de 25 à 50% de la surface du nid. Il est important de prévoir des pièces humides de vie, et des pièces d’entrepôts à graine sèches.

Généralités d'élevages : Messor barbarus est une fourmi appréciée des éleveurs. C'est une espèce sujette au stress : les vibrations déclenchent facilement la panique de la colonie, ce qui doit être dans la mesure du possible évité. Les fondations sont relativement lentes au démarrage, et il faudra compter plusieurs années avant d'obtenir une populations conséquentes. Les colonies populeuses sont très actives, un grand nombre d'ouvrière s’effarera à récolter des graines dans l'air de chasse qui devra être adaptée. Les nourrir de graines, tel que les classiques mélanges pour oiseaux disponibles en animalerie, sera suffisant. Ce régime peut cependant être complété par divers aliments : insectes morts, fruits, nourriture séchée, ect.

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Blogs où apparait l'espèce Messor barbarus: :

[Blog] Les Messor barbarus de Raphael35
[Blog] Les Messor barbarus de ratachou
[Blog] Les Messor barbarus d'Aymeric
[Blog] Les Messor barbarus de Mcabioch
[Blog] La Messor Barbarus de Yumi
[blog] Messor barbarus de youte
[Blog] Les Messor barbarus polygynes de ratachou !
[Blog] Messor barbarus
[Blog] Les Messor barbarus de Rorschach
[Blog] Messor barbarus / Nid plexi
[Blog] Les Messor barbarus de Aymeric
[Blog] Messor barbarus / Pheidole pallidula



INFORMATIONS RELATIVES A Messor barbarus


C'est une espèce abondante dans son milieu de prédilection. Les colonies sont très populeuses, les nids sont facilement repérables aux monticules d'immondices et de téguments s’amoncelant au pied des entrées. Cette espèce préfère les endroits dégagés et a besoin d'une présence importante de graminées dans son entourage.Leur source de nourriture est un des principaux facteurs limitant la distribution de l'espèce à certains types de biotopes. Les prairies herbeuses ainsi que les sous-bois clairsemés du bassins méditerranéen sont leurs lieux de nidification privilégiés.

Biotope à Messor barbarus. Lac de Saint-Cassien, var (83), [FICHE] Messor barbarus
Biotope à Messor barbarus. Lac de Saint-Cassien, var (83)
Entrée d'un nid de Messor barbarus, [FICHE] Messor barbarus
Entrée d'un nid de Messor barbarus


Messor barbarus forme de véritables pistes jusqu’à ses lieux de fourragment, tellement empruntées que la végétation s'en trouvé dégagée. Ces pistes sont visibles, partant de l'entrée des nids et se dispersant dans les alentours. Vivant dans des milieux relativement chauds, elle se cache du soleil de midi en été, ou le pic d'activité sera atteint en matinée et en soirée.

En France, elle partage son biotope avec Messor capitatus et Messor bouvieri et est absente de Corse. Elle ne supporte cependant pas les hivers rigoureux, ce qui explique une répartition moins étendue à l'intérieur des terres que Messor capitatus et Messor structor. Elle entre en compétition féroce avec les autres espèces granivores, et les combats de sont pas rares.

Le polymorphisme ouvrier est important et continu. Les ouvrières sont classiquement séparées en trois catégories selon leur taille : minor, média, major. Ce polymorphisme semble être une réponse adaptative à leur alimentation. Les puissants muscles mandibulaires des majors étant très utiles lorsqu’il s'agit de décortiquer des graines parfois très solides. La morsure des major est de ce fait, douloureuse. Les media, ainsi que les major abordent fièrement une tête rougeâtre très caractéristique de l'espèce. L'intensité de ce coloris rouge peut varier en fonction des souches. La gyne aborde également cette coloration rouge souvent bien visible sur la tête, et secondairement sur le gastre, les pattes et certaines zones du thorax.

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L'espèce essaime typiquement en automne, les sexués mâles et femelles sont produits en été. Les essaimages sont massifs. Pour peu que l'on soit présent au bon moment au bon endroit, les gynes fécondées sont nombreuses au sol. Il suffit alors de se baisser et ramasser une gyne.
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Enfin, de par son mode de vie, l'espèce est particulièrement sujette aux acariens détritivores. Ceux-ci trouvent dans un nid humide contenant des graines pourrissantes un lieu de développement idéal. Pouvant potentiellement s'y reproduire en grand nombre, une quantité trop importante de détritivores nuira à la colonie. Un arrêt de la ponte, de l'activité, une disparition du couvain et un déclin lent de la population sont les symptômes couramment observés. Bien penser le nid s’avère encore une fois crucial pour éviter ce genre de problèmes. L’espèce est aussi sensible aux acariens parasites. Il conviendra de passer les insectes et les graines au congélateur afin d'éviter tout risque de contamination.

Particularité comportementales :

La trophallaxies est absente chez le genre. Cette caractéristique des fourmis dont le régime alimentaire est a dominance liquide semble avoir été perdue et remplacée par la constitution de greniers qui permettent une distribution efficace de la nourriture au sein de la colonie.
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