!Cette colonie de Camponotus consobrinus est la plus âgée que je maintiens en captivité actuellement. En fondation chez @Grey en mai 2010 et confiée à mes soins dès septembre 2011, cette dernière a vu sans cesse croître sa population jusqu'en ce début d'année... Quatre ans et huit mois après les premiers œufs pondus par la gyne et de manière similaire à la fourmilière emblématique et antédiluvienne de Camponotus maculatus de notre @etii national, une chute vertigineuse de l'effectif a été constatée.
Lorsque vous regardez mon dernier billet mis en ligne la concernant, rédigé trois mois après leur diapause tropicale annuelle de septembre 2013, vous pourrez aisément constater que les milliers d'ouvrières et le couvain tout simplement "monstrueux", du jamais vu je vous l'assure, laissait augurer une année durant laquelle la fourmilière aurait aisément franchi le cap des dix mille corvéables. C'est donc confiant que j'abordais le premier semestre 2014.
Mais... la myrmécophilie est une science foncièrement inexacte !
Chers amis, revenons sur nos pas si vous le voulez bien.
En Janvier 2014 donc, la fourmilière déménageait dans un espace conforme à ses attentes ; ni plus ni moins qu'une évolution des deux nids aux conditions hydrométriques identiques dans lesquels elles séjournaient depuis près de quatre années. En l'espace d'une journée, les ouvrières avaient réintégré leur maisonnée et le couvain était sagement déposé dans les zones humides. Absolument rien à signaler les deux premiers mois. Au fil des semaines, je m'étonnais cependant de m'apercevoir que les larves et autres cocons de tous stades n'évoluaient pas, pis encore les fourmis ne s'en occupaient plus guère. Cela signifiait que les milliers de fourmis en devenir qui le composait étaient abandonnées à leur funeste sort. La gyne, quant à elle, toujours aussi frétillante se refusait toute ponte complémentaire. Ce manège incom- préhensible a duré jusqu'à début septembre de cette année, date à laquelle elles sont retournées en diapause durant quinze jours à six degrés. Quant aux ouvrières, les générations n'ayant pu être renouvelées comme il se doit, ce sont des milliers de cadavres de fourmis qui s'entassèrent dans l'aire de chasse.
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- Tubes 20 cm x 3 de diamètre et bac de rétention
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- Gros plan sur le couvain
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- Aire de vie (structure basique)
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- Ouvrières du bas de rétention
Le nid devenant bien trop vaste pour les survivantes (quelques centaines tout au plus), je décidais en octobre de les faire emménager dans une structure basique : une aire de vie dans laquelle je disposais trois tubes de 20 cm pour 3 de diamètre et un tapis chauffant de 5 watts qui leur octroyait dix heures par jour une température constante de 24 degrés ; une mise en place simple et efficace.
Depuis, les ouvrières s'occupent à nouveau du couvain vieux de quelques dix mois -proportionnel à leur nombre-, se nourrissent normalement et la gyne semble prête à pondre. Ce n'est pas encore le cas mais gage que d'ici janvier, les choses devraient logiquement rentrer dans l'ordre.
Comme vous pouvez l'imaginer, votre serviteur a réfléchi longuement aux raisons qui ont eu pour conséquence cette anicroche à tout le moins préoccupante. Je pense qu'une colonie est à même d'apprécier "sa capacité" à gérer son futur effectif. L'organisme doit juger que le couvain ne peut pas être mené à terme car il a déjà évalué que certaines générations de fourmis succomberont. Il est d'ailleurs captivant de constater que c'est uniquement à l'instant même où les "dernières mortes de vieillesse" ont rendu l'âme que la "colonie survivante" (générations de janvier à mai 2014) s'est remise à nourrir les larves conservées précieusement jusqu'à là (cent cinquante seulement). Je l'avais déjà noté dans ce blog même. Il existe bel et bien un ratio ouvrières/couvain. C'est une certitude dorénavant ! Si je devais donner un coefficient, je dirais une pour trois.
Une question demeure cependant... Dès octobre 2013, pourquoi la colonie ne s'est pas jugée apte à accueillir cette myriade de nouvelles venues alors même qu'elle n'avait jamais failli années après années ? J'ai évidemment ma petite idée là-dessus mais laissons encore du temps au temps.
* Disponible également en lecture HD
Pour les remarques et questions éventuelles.
[Q/R] Camponotus consobrinus (Australie)
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