Voilà sans doute un vieux cas clinique (Un Case report comme les professionnels les aiment) qui risque de vous donner quelques sueurs froides.
En Inde, en août 2015, une jeune fille de 12 ans se présente avec des fourmis enclavées (probablement des Camponotus sp. à la vue des lames frontales en forme de lyre) dans son conduit auditif externe droit. Le nombre de fourmis avancé par le présentateur me semble un peu farfelu et exagéré mais je n'ai pas retrouvé la publication initiale sur PubMed donc impossible de vérifier cette information.
Les enfants ont tendance a avoir tout un tas de corps étrangers dans leurs orifices (oreilles, nez, voies aériennes surtout) volontairement ou involontairement (et les insectes n'échappent pas à la règle), plus ou moins grave suivant les cas (risque d'asphyxie en cas d'inhalation par exemple). Ici, les principales complications sont d'une part l'infection du conduit auditif (avec douleur, gêne auditive, hypoacousie et écoulement fétide) qui peut par la suite s'étendre et d'autre part, la perforation de la membrane tympanique (qui a pour conséquence directe une hypoacousie). C'est pourquoi dans bien des cas, il est judicieux d’adresser la personne a un ORL.
Résumé de l'intervention:
On injecte un anesthésiant local (lidocaïne) qui a le double avantage: tuer le locataire indésirable et anesthésier la zone. Le cadavre est ensuite facilement retiré à l'aide d'une pince à glissement Hartmann (comme c'est le cas ici) ou d'une anse (Billeau ou Snellen) sous contrôle d'un microscope otologique (au-delà de l'isthme du conduit, il est très difficile de voir sans microscope). S'il n'y a pas de complication, l'affaire s'arrête là et la patiente s'en va avec une bonne histoire à raconter au prochain dîner.
Bonne nuit et dormez bien sur vos deux oreilles.