Vue d'ensemble sur mon antarium à Lasius emarginatus
Pour commencer, c'est sur les étagères de mon bureau que ma colonie de fourmis* passe la belle saison, entre la mi Mars et la mi Octobre. Ainsi je l'ai toujours sous les yeux. Toutefois je dois faire attention de ne pas bousculer ma table de travail pour ne pas provoquer de panique à l'intérieur de la fourmilière, ce que bien entendu je ne fais pas souvent.
* Colonie fondée par Reine du Désert
Sur la première étagère on voit, au centre à droite, le nid en béton cellulaire de mes petites Lasius ceint de verre synthétique de 4 mm d'épaisseur et mesurant, hors tout, 26 cm de longueur par 13 cm de largeur et 7 cm de haut, puis, au centre à gauche, la première ADC/ADF (aire de chasse ou aire de fourragement) faisant les mêmes dimensions hormis le cadre gouttière antiévasion* rempli à ras bord d'huile de paraffine, lequel déborde un peu sur le pourtour.
* Profilé en PVC blanc U de 10 X 12 X 1 mm
Sur l'étagère du haut on voit, juste au dessus de la précédente ADC/ADF, la deuxième ADC/ADF qui occupe le même espace que les deux autres éléments mais avec cette différence qu'elle est un peu plus haute pour une raison de commodité oculaire.
Les trois éléments sont reliés entre eux par du tuyau flexible de type cristal d'un diamètre de 10 mm laissant, compte tenu de l'épaisseur de sa matière, 7 mm de diamètre intérieur qui suffisent à la circulation des fourmis et leur transport de marchandises, couvain compris.
Le tunnel de jonction entre le nid et la 1ère ADC/ADF fait 13 cm de long. Quant à celui qui relie les deux ADC/ADF entre elles, coincé entre le mur et mon bureau, il mesure 77 cm.
Les éléments de mon antarium
Le nid en béton cellulaire (image de droite) je l'ai creusé manuellement à l'aide de mini outillage électrique en trois étages : Le premier étage, abrité de la lumière par un toit de carton ondulé plié, comporte des cellules et des galeries creusées entre 3 et 4 mm de profondeur couvertes par une vitre d'observation en plexiglas de 4 mm d'épais.
Les étages inférieurs (1er et 2ème niveaux) font 7 mm de hauteur, ce qui n'est pas très confortable pour des fourmis de petite taille, certes, mais rend plus aisée l'observation de ce qu'elles font à l'intérieur.
La première ADC/ADF (image de gauche) est remplie pour 1/4 de sable fin (quartzite d'aquarium) dans lequel j'ai planté un décor fait des petites pierres de couleur, des fragments de brique rouge, des branchettes de bois et des petits bouquets d'herbes aromatiques (laurier, thym, romarin) dont j'ignore si elles produisent un effet quelconque sur mes bestioles.
La deuxième ADC/ADF (images suivantes) est à peu près décorée de la même façon que la précédente mais à la différence de celle-ci que j'y ai planté une sorte de baobab en miniature, haut de 15 cm, dont les deux plus grosses branches sont surmontées chacune d'une plateforme de carton ayant pour but d'obliger mes petites Lasius à aller chercher leur nourriture en grimpant, c'est-à-dire tout en faisant de l'exercice. Eh oui ! Je suis un myrmécologue enfantin qui pense utile de balader ses fourmis tout en s'amusant un peu à leur dépens.
La vue de droite montre les deux plateformes sur lesquelles donc je distribue la nourriture (aliments solides et liquides) à mes petites Lasius dans des bouchons de bouteilles en plastique. Mais la plateforme supérieure possède cette autre particularité qu'elle sert également de chambre d'incubation pour les cocons parce que plus épaisse* et exposée juste sous le rayonnement de ma lampe d'architecte.
* Elle est faite de deux plaques de carton percées enserrant une troisième plaque évidée en salle à couvain.
Et voici mes fourmis, enfin !
Lorsqu'on soulève le couvercle en carton du nid, priant Monsieur le scarabée rhinocéros d'aller voir ailleurs si j'y suis, on découvre enfin mes fameuses "émargis" sillonnant ses galeries et élevant dans ses chambres leurs petits.
Sur l'image de gauche on aperçoit certes le dédale de l'aménagement supérieur du petit palais de Reine du Désert mais également, d'un côté, son entrée (petit orifice situé au centre à gauche) communiquant avec le monde extérieur puis, à l'opposé, son dispositif d'humidification (petite rigole située à l'extrême droite) constitué de trois puits de 5 mm de diamètre par 4 cm de profondeur. La zone tampon absorbant l'eau ne faisant que 15 mm d'épaisseur entre la vitre du fond et les chambres inférieures, je n'arrose le nid que rarement et de manière très mesurée.
Sur l'image de droite on s'approche des chambres pour constater que certaines sont occupées par de plus fortes concentrations de fourmis que d'autres. Il doit par conséquent s'y tramer quelque chose (?). Alors allons voir ça d'encore plus près...