Si un jour, on m’avait dit que je proposerai un tutoriel sur la fabrication d’un nid, j’aurai tellement ri que, pardonnez-moi l’expression, « j’en aurais chié mes poumons ».
Toute cette vulgarité mise à part, j’ai le plaisir de vous faire partager mon expérience sur un petit nid plâtre fabriqué en une heure et demie à peine (hors séchage : 2 heures seulement) et à un prix modeste énuméré ci-après :




Sachant qu’on peut acheter (ou fabriquer soi-même) de la pâte à modeler pour réduire les coûts mais j’ai opté pour cette pâte car c’est une matière grasse enrichi en huile de lin et cela m’a permis un démoulage extrêmement facile. De plus, la malléabilité de ce mastic permet de faire un peu ce qu’on veut en termes de forme et d’y revenir des heures après le moulage sans problème.
Etape 1 : Le négatif
La photo n’est pas tout à fait contractuelle étant donné que j’ai finalement moulé mes galeries directement sur le verre pour une meilleure étanchéité au coulage de mon plâtre.
Bref, j’ai moulé les galeries et le système d’humidification à la main et les ai déposés sur le verre à ma convenance. J’ai voulu quelque chose de mal taillée exprès pour avoir un rendu un peu naturel plutôt que des beaux coins à 90° et des chambres bien carrées.
Etape 2 : Le coulage
J’ai d’abord entouré mon cadre photo d’un sac poubelle pour l’étanchéité. Ensuite, j’ai rempli le cadre d’eau jusqu’aux rebords. J’ai pris mon sac de plâtre que j’ai passé dans un chinois pour éviter les grumeaux. Puis, j’ai saupoudré mon eau avec mon plâtre jusqu’à ce qu’il arrive quasiment au niveau de l’eau. Temps de séchage 10 minutes pour le durcissage, 2 heures pour un séchage complet.
Etape 3 : Le démoulage
J’ai soulevé le verre à l’aide de la pointe d’un couteau avec soin pour ne pas griffer le plâtre à peine sec au bout de dix minutes et j’ai laissé sécher le reste à l’air libre.
Petite précision : j’ai voulu que le cadre en bois ne soit pas qu’un moule mais fasse partie intégrante du nid pour éviter de laisser le plâtre à nu et de le voir s’émietter au moindre choc. Pour ceux qui voudraient dissocier le cadre (moule) du plâtre (moulage), je conseille de l’enduire d’huile de lin (ou autre) avant d’y couler l’eau pour démouler le tout facilement. Autre solution, l’utilisation d’un papier film ou papier cuisson qui risque cependant de casser.
Etape 4 (facultative) : La décoration
Chacun est libre de modifier ou de zapper cette étape dans la mesure où elle n’apporte rien d’autre qu’un peu d’esthétique (ou pas, c’est selon les goûts). A l’aide d’un pique à brochette et d’un cure dents pour les finitions, j’ai décidé de créer de la texture sur la face non creusée. J’ai opté au hasard pour un effet « briques » mais les idées ne manquent pas. Puis, j’ai pris de la gouache « terre de Sienne » et j’ai fait un brossage à sec pour que les parties creuses restent couleur plâtre et que les briques soient peintes en marron. D’ailleurs, le rendu en vrai est meilleur que celui photo car on distingue la dilution de la peinture à l’eau qui donne un effet vieilli assez sympa. J’ai choisi de peindre les galeries en blanc pour chasser les traces de rabotage du bois et unifier le tout, j’espère que cela ne me causera pas de problèmes d’humidification voire d’intoxication pour les fourmis (je ne pense pas, mais sait-on jamais). Attention : la gouache sur les parties habitées ne remplace pas un bon blindage que j’ai choisi de ne pas faire même si ce nid est destiné à une espèce foreuse (Messor).
Etape 5 : Le rabotage
Faire un nid, c’est bien. Prévoir une liaison vers l’AdF, c’est mieux ! Vu que j’avais deux matériaux (bois cadre + plâtre moulage) à raboter, j’ai décidé d’utiliser une lime à bois, très efficace. La choisissant de la bonne largeur, j’ai entrepris de raboter le bord de mon module pour y insérer un tube de liaison (flexible acheté à moins d’un euro le mètre).
Le résultat :
Le seul hic est que par mégarde, je me suis assis sur la vitre en verre qui s’est brisé sous le poids de mon auguste popotin rachitique. Du coup, je vais acheter un cadre avec verre plexi, ce qui me permettra de le couper aux bonnes mesures. En effet, le cadre verre a ceci d’inconvénient qu’il englobe la partie nid et la partie humidification, ce qui est problématique puisqu’il faut systématiquement ouvrir le verre pour humidifier. Certes, le verre reste sécable mais là on parle d’outil ou de coût de revient plus importants. Le mieux est encore d’appliquer ce tutoriel à un cadre contenant une vasque plexi plutôt que verre qui peut aisément se couper au cutter.
Et voilà comment réaliser très facilement un nid et en très peu de temps. Je prépare une aire de chasse dans une boîte Fer**** dans laquelle j’ai coulé du plâtre et scellé quelques cure-dents. Une fois peint et texturé (effet dryness, j’en parlerai dans un second billet quand ce sera sec), ça va donner au tout un effet désertique voire sauvage.
Vos avis et commentaires sont les bienvenus. J’insiste sur le fait que ce nid est réalisable de façon très simple et en très peu de temps, c’est la raison qui m’a poussé à vous proposer ce petit tutoriel.
A bientôt !
