J’ai hésité assez longtemps à faire ce blog, cette espèce étant assez peu stable au démarrage, j’ai aussi préféré attendre un peu avant de me lancer dans ce blog. Je n’sais guère s’il est réellement utile de présenter cette espèce, Acromyrmex octospinosus est une espèce qui bien que n’étant pas élevé par énormément de monde, reste au moins de nom très connue de la communauté. Vous trouverez sur ce même forum bien assez d’informations à son sujet, inutile de faire du copier-coller.
J’ai reçu la colonie, peuplée de plus de 75 ouvrières et d’une gyne, le 28 mai de cette année. Un achat un peu particulier car étant en période de confinement, je vous laisse imaginer à quel point il ne fut pas simple de m’en procurer. J’ai donc contacté un site internet du nord de l'Allemagne peu connu, qui a accepté après négociation de m’envoyer cette jeune colonie. J’ai été, je dois l’avouer, fort surpris du professionnalisme de la personne qui m’a rapidement envoyé un devis et une facture, j’ai reçu la colonie 18H après le paiement, livraison en un temps record pour un tel voyage, par rapport à ce que j’ai eu l’occasion d'expérimenter.
Donc j’ai reçu la colonie d’environ 80/100 ouvrières dans deux pots, un contenant le fungus en miette, et un autre contenant des feuilles de lilas et le reste de la colonie.
Le champignon malgré un si court transport par rapport aux délais conventionnels, a tout de même pas mal souffert, à l’arrivée, le champignon était en miette, la moitié était mort et inutilisable. Evidemment je m’y attendais mais pour un si court transport je suis tout de même surpris.
L’installation dans laquelle je les ai déposées était assez simple, sous les conseils de quelques éleveurs expérimentés, je les ai donc installés ainsi :
A gauche se trouve donc l'aire de chasse en verre, un vase percé de trois trous, deux de liaison et un pour l'humidification lorsque celui-ci deviendra plus tard un module à fungus, il contenait au début un fond de bille d'argile et de tourbe de coco mais je l'ai assez vite enlevée car elles creusaient dedans. J'y place différentes feuilles pour leur laisser le choix : Ronce, framboisier, troène, feuille et fleur de rosier, lilas etc, pour les aider à rentrer, j'ai placé un bâton de l'entrée du tuyaux jusqu'au sol. Le couvercle est muni de deux aérations.
Au milieu la cuve contenant le champignon. Elles ont dès l'arrivée commencé à trier le champignon pour jeter dans l'ADC le champignon mort/pas viable, il ne reste donc que l'équivalent en volume d'une bonne grosse noix qu'elles entretiennent.
Puis à droite un module à déchet qu'elles n'utilisent que peu, elles semblent pour l'instant avoir préféré jeter le champignon mort dans l'ADC.
Je les ai vues le lendemain matin avec le champignon non pas en boule mais en tas au milieu, elles l'avaient regroupé et s'en occupaient, elles avaient aussi découpé 4/5 bouts de feuilles cette nuit et en ont fait un petit tas devant le fungus, qu’elles semblaient mâcher et déposer auprès du champignon. Suite aux conseils d'éleveurs, je me suis déplacé en forêt le matin même pour leur trouver du troène et en faire un stock, car il devrait aider le champignon à re-partir.
(en première photo le troène, et en second la cuve contenant le champignon prise en photo un matin, désolé pour la qualité, avec les reflets c'est pas simple.)
Elles étaient trèèèès actives, il y avait en permanence 15/20 ouvrières dans l'ADC même si elles ne découpaient pas toujours, et dans le nid tout le monde travail dur ! La reine est calme, les ouvrières moyennes-grosses s'occupaient déjà de mâcher les feuilles et les déposer sur le champignon, et les petites étaient à l'entretien du champignon et du couvain composé d'une quinzaine de nymphes de toutes tailles et d'à peine quelques larves.
J'avais aussi remarqué (mais pas pu prendre de photo) 3 ou 4 ouvrières moyennes avoir le dos blanchâtre comme enfariné, c'est étrange mais ne semble pas les déranger… Puis après quelques recherches, il s’agissait en fait, et il s’agit toujours, d’une forme d’ ”antibiotique” qu’elles cultivent si je puis dire, sur leur chitine pour protéger le champignon d’autre bactéries pathogènes.
J’ai aussi rajouté de la perlite humide dans l’aire de chasse pour leur offrir un matériaux de construction, et on dirait que c’est pile ce qu’il leur manquait ! Elles ont presque instantanément commencé à l’emporter et faire des constructions autour du champignon, ainsi que tapisser les murs du cylindre avec pour l’isoler et maintenir l’humidité autour.
Suite à cela, photo !
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